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Jérôme Lelong - Expert MaiMoSiNE
Comment définiriez-vous votre rôle d’expert au sein de MaiMoSiNE ?
- J’ai eu l’occasion d’intervenir sur deux collaborations et pour définir le rôle d’expert, je dirais qu’il consistait plus, sur la première collaboration, en un rôle d’analyse et de conseil. En effet, il fallait aider l’entreprise à comprendre et à décortiquer un article de recherche que j’avais écrit et les accompagner dans l’implémentation sur un cas concret.
- Pour la deuxième collaboration, c’était différent. Je qualifierais le rôle d’expert plus comme un travail de recherche, que l’on a l’habitude de pratiquer dans noslaboratoires, mais dans un contexte très appliqué et applicatif. Effectivement, l’entreprise est directement arrivée avec un problème mathématique à résoudre.
- Une partie du rôle de l’expert peut aussi consister à l’écriture d’articles, car à l’issue des deux collaborations auxquelles j’ai participé, nous avons écrits et soumis deux articles !
À quelle(s) occasion(s) avez-vous été expert ?
- J’ai donc été expert sur deux collaborations avec des entreprises exerçant dans les domaines des semi-conducteurs et de la gravure.
a. quel était le produit final de ces collaborations ?
- Pour la première collaboration, nous avons fait plusieurs contrats successifs. En premier lieu, j’ai fournis un service de consulting à l’entreprise. Le but était de faire du défrichage pour essayer de comprendre leur problème. Puis avec l’arrivée chez eux d’un interlocuteur matheux, quelqu’un avec qui je partageais le même langage, quelqu’un qui sait présenter le problème sous forme de question mathématique, nous avons pu mettre en place deux nouveaux contrats qui ont aboutis à un code. Ce code est maintenant implémenté dans le logiciel. Mais concrètement, les livrables que j’ai fournis sont des documents mathématiques et techniques qui les ont guider dans la manière d’implémenter le code dans leur logiciel.
- Pour la deuxième collaboration, nous avons d’abord fournis un code, qu’ils ont réécrit en partie, puis ils ont utilisé l’autre partie en l’implémentant directement dans leur code. Nous avons également fournis un rapport technique qui explique la méthodologie que l’on a suivie et les différentes étapes qui nous ont permis de résoudre le problème.
b. qu’est-ce que cela à apporter à l’entreprise ?
- Pour la première collaboration, ils ont pu implémenter un code dans un logiciel qu’ils vendent.
- L’entreprise de la deuxième collaboration s’est vraiment investie à l’issue du contrat pour comprendre comment fonctionnait ce qu’on leur avait fournit. Afin d’acquérir en interne les compétences nécessaires et s’emparer de leur problème, puis pour pouvoir maintenir l’outil dans le temps. Il y a vraiment eu une phase de transfert de compétences, de transfert technologique très importants pour eux.
c. qu’est-ce que cela vous a apporté ?
- La première collaboration est basée sur un papier de recherche que j’ai écrit en 2009, et qui avait déjà été implémenté dans une banque. Ce qui est intéressant ici, c’est de voir comment on peut transposer un papier de recherche, très théorique, et d’en faire un outil réellement utilisable et suffisamment robuste pour être vendu. D’autant plus que cela fonctionne sans avoir à y remettre les mains à chaque fois que l’on change d’exemple, comme c’est le cas en fait avec les outils académiques, qui demandent à être réglés à chaque nouveau problème.
- C’est différent pour la deuxième collaboration. Je dirais, un peu brutalement, que c’était rigolo. Effectivement, le problème s’est révélé être mal posé. et on a dû y apporter une réponse simple. Modifier les algorithmes pour réussir à s’en sortir était très intéressant. Puis convaincre mathématiquement notre interlocuteur matheux sur place était une vrai challenge et une vraie motivation !
Combien de temps avez-vous pris pour ce projet ?
- La première collaboration avec ses différents contrats s’est étalée sur 4 ans. C’était une collaboration longue comparée à la deuxième pour qui nous avons un seul contrat court.
Avez-vous vous rencontré des contraintes ? si oui, lesquelles ?
- Je ne vois aucune contrainte rencontrée sur la deuxième collaboration. Pour la première, la difficulté résidait dans le fait de ne pas pouvoir accéder au code. Mais c’est surtout le démarrage qui a été laborieux, et plusieurs fois je pense que l’on est passé proche de l’échec car on avait du mal à se comprendre avec l’entreprise. Les attentes n’étaient pas claires.
Quelle sont les interactions avec les autres acteurs du projet ?
- Sur ces projets j’ai interagis avec mes deux collègues, Franck Corset et Franck Iutzelet. Les échanges étaient faciles car on est tous les trois dans le même bâtiment et le même couloir ! Et en fait, on a travaillé comme on travaillerait sur un article de recherche. ça n’a posé aucunes difficultés.
Renouvellerez-vous l’expérience ?
- Si j’avais du temps, oui ! Je suis actuellement impliqué dans plusieurs thèses CIFRE, ce qui est aussi une forme de collaboration industrielle. Un peu différente, plus sur le long terme. Mais oui, je renouvellerais volontiers l’expérience ! Après il faut être conscient que cela demande du temps, surtout pour la mise en route si l’industriel n’arrive pas avec un probè-me bien défini.